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dimanche 25 octobre 2009

Le Violoniste et Le Château Hanté


ll était une fois, dans un pays où les hivers sont beaux comme dans les contes de fées, un enfant musicien. Il avait de toutes petites mains, mais il jouait si bien que tous les princes et les seigneurs de la ville l'invitaient dans leurs salons pour l'entendre jouer du violon.


Quand il jouait, les oiseaux s'arrêtaient de chanter, la neige de tomber, les enfants de se disputer, les grincheux de ronchonner. Et, quand il achevait son morceau, tous ceux qui l'avaient écouté étaient joyeux comme si plus rien d'ennuyeux ne pouvait exister au monde. Dans cette même ville, vivait un riche seigneur qui habitait un palais hanté par des créatures étranges : des fantômes qui, chaque nuit, venaient danser dans son salon, et faisaient tant de bruit que le pauvre homme ne pouvait plus dormir, et que tous ses amis, effrayés, ne venaient plus lui rendre visite.
Il se sentait donc seul et abandonné dans son beau palais hanté.



Un jour, il entendit parler de l'enfant musicien qui effaçait les ennuis sur son chemin et il lui écrivit une lettre en forme de poème :
"S'il te plaît, petit garçon, viens jouer dans ma maison, pour chasser les cent démons qui dansent dans mon salon".
Après avoir lu cette lettre, l'enfant saisit son violon et, malgré le froid et la neige qui régnaient à ce moment là sur la ville, se mit à chercher cet étrange palais hanté.


Il marcha toute la journée, dans toutes les ruelles. Il se trompa bien des fois de porte. On lui indiqua bien souvent le mauvais chemin. Mais il finit tout de même par arriver chez le seigneur à la tombée de la nuit.
Le seigneur l'installa dans une chambre confortable où flambait un grand feu, et lui dit :
- Je te remercie d'être venu ! A présent, repose-toi un peu... Mais tu verras : les fantômes font un tel charivari que je serais bien surpris si tu arrivais à fermer l'œil de la nuit.



Le petit garçon se coucha et, comme il était très fatigué de sa longue marche, il s'endormit profondément. Au milieu de la nuit, un épouvantable bruit le réveilla. Le seigneur n'avait pas menti : c'était un vrai charivari ! Alors l'enfant se leva, pris son violon et descendit au salon...
Quand il fut en bas, il ne put en croire ses yeux : des dizaines de fantômes dansaient, couraient, faisaient des sauts et des cabrioles sur les tapis et sur les meubles. Mais il piétinait sans musique en chantant de leur voix grinçante.
Tout cela donnait un bal étrange, plein de cris, de ricanements, de gloussements, de craquements...
Le petit garçon eut alors une idée. Pour obtenir le silence, il frappa de son archet le manche de son violon et cria :
- qu'est-ce qu'un bal sans musique ? Qu'est ce que c'est que cette chanson sans violon ? Si vous voulez vous amuser, vous feriez mieux de m'écouter..


Tous les fantômes se regardèrent d'un air étonné. Puis ils se mirent à parler tout ensemble pour savoir ce qu'ils devaient décider. Ils tinrent conseil un long moment et, à la fin, ils déclarèrent :
- montre-nous ce que tu sais faire !
L'enfant musicien installa son violon sous son menton, et se mit à jouer une danse entraînante. Mais les fantômes refusèrent de bouger. Ils dirent en traînant les pieds :
- pour danser cette danse effrénée, il nous faudrait reprendre des forces, et nous n'avons rien à manger !
Aussitôt, le petit garçon alla frapper à la porte de la chambre du seigneur. Celui-ci apparut en baillant :
- encore ce charivari ?
Mais le petit garçon expliqua :
- il faudrait donner à manger à ces drôles d'invités !
Le seigneur se fit un peu prier, car il n'avait plus de serviteurs, ni de cuisiniers. Ils s'étaient tous enfuis, l'un après l'autre, nuit après nuit... Malgré tout, il obéit. Il fit cuire de grands rôtis, des légumes, des pâtes et du riz. Il fit même de grands gâteaux aux noix et aux pruneaux. Enfin, il servit tout cela aux fantômes, avec toutes sortes de bons sirops.



Quand ceux-ci se furent bien régalés, le petit garçon recommença à jouer. Mais ils avaient trop mangé, et se sentaient trop lourds pour danser.
- joue-nous donc une berceuse, dit l'un d'entre eux.
L'enfant joua alors un air très doux, et les fantômes s'endormirent. Le seigneur n'était pas content. Il s'écria
- ils vont s'installer chez moi encore plus confortablement qu'autrefois !
D'un geste, le petit garçon lui fit signe de se taire. Il laissa les petits monstres ronfler encore un moment, puis il reprit son violon, et joua à nouveau un air très entraînant. Les fantômes se réveillèrent en sursaut. Irrésistiblement entraînés, ils formèrent une farandole dans tous les couloirs du palais...
- ouvrez la porte qui donne sur le jardin !

Et le seigneur s'exécuta...


Malgré l'hiver et le froid, il repoussa les portes et les fenêtres de son palais, tandis que l'enfant jouait. Alors, la drôle de farandole s'élança dans le jardin. Dansant et sursautant dans la neige, les fantômes contournèrent les bassins. Ils s'amusaient tellement qu'ils se jetèrent dedans, et se mirent à danser dans l'eau en criant des "ah" et des "oh".
Quand ils eurent tous plongés, l'enfant s'arrêta de jouer, et la neige se remit à tomber. Il fit de plus en plus froid. L'eau des bassins gela, et tous les fantômes se trouvèrent pris dans les glaces.
Dans le jardin couvert de neige, au milieu des bassins gelés, ils étaient devenus d'étranges statues, prêtes à lancer des jets d'eau vers le ciel lorsque viendrait le dégel.


Fou de joie, le seigneur prit l'enfant dans ses bras et lui dit :
- tu as délivré mon palais des fantômes qui le hantaient. Je vais enfin pouvoir rassurer mes amis ! Ils reviendront me voir ici...Et c'est exactement ce qui se passa, dans la joie et le brouhaha. Tout le monde fit un grand festin et s'amusa jusqu'au lendemain matin.
Quand le soleil se leva, l'enfant musicien, de toutes ses petites mains, joua un air si mélodieux que les danseurs s'arrêtèrent pour l'écouter mieux. Puis, à la fin du morceau, salué par les bravos, il reprit son chemin.
Les oiseaux se remirent à chanter.
La neige se mit à tomber... Mais il faut croire que le violon du petit garçon laissa derrière lui comme un nuage de magie car, longtemps, dans ce pays, les enfants oublièrent de se disputer, et les grincheux de ronchonner, comme si rien d'ennuyeux ne pouvait plus arriver.


Texte : Claude Clément.


7 commentaires:

  1. Il faudrait encore plein de petit garçon comme lui....
    Ton histoire est superbe et je vais la recopier dans les grandes lignes pour la raconter à ma petite fille.
    Bisous à toi, à Max et aux petiots.
    Josiane (Tachka)

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  2. Très belle histoire, je me suis retrouvée dans la peau d'une toute petite fille à qui l'on racontait une histoire avant de s'endormir. Merci Bulle!!!
    Bisous.
    Domi.

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  3. kikou bullenoire super belle cette histoire !!
    je te fais un gros bisous et te souhaite une magnifique journee !! jen profite pour te faire un gros bisoussss ainsi qua max et tes enfants !!
    a plus tard bizzzzzzzzzzzz

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  4. Bon, à nous deux!!!
    Bon, si tu veux mettre une image ou un gif, ou une émoticône, tu prépares ton texte par exemple sur ton adresse e-mail, avec tous les accessoires que tu as choisi, puis tu fais un copier coller que tu emmènes sur la jactance et tu colles. Pigé!!!
    Bon évite quand même les trop grandes images, je comprends que cela puisse les déranger!!!
    Sympa d'être venue dans le groupe, tu verras on s'y amuse bien!!!
    Bisous.
    Domi.
    ps : par contre ici, un jour ils acceptent le copier coller et plus le lendemain!!! Bizarre!!!

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  5. bonjour,
    tres joli histoire, ce serait bien d'avoir un violon comme celui ci pour appaiser toutes les tristesses du monde, pour pouvoir stopper les guerres et tout autre choses qui font que des gens souffrent!
    les fantomes ce sont eux , la guerre, la maladie, la violence, l'injustice! voila mon point de vue pour débattre de ton tres bel article!
    tres bonne journée à vous deux et vivement qu'il neige lol!!

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  6. Je ne connaissais pas cette histoire : merci pour ce partage et j'ai bien aimé la mise en scène .
    C'est un instrument difficile le violon , ça peut devenir aussi insupportable que les fantômes !

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  7. C'est beau comme une histoire vraie...
    Enfin, pas tout à fait, parce que, si c'était vrai, à la fin, cela irait beaucoup mieux de par le monde !
    Il ne reste plus qu'à espérer que de nombreuses personnes liront cette belle histoite afin qu'elle devienne plus vraie encore !

    Bisous

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